Fièvre : à quelle température et que faire ?

dossier La fièvre est une réaction automatique complexe de l'organisme qui se produit principalement en cas d'infection par des agents pathogènes. Ce ne sont pas les germes eux-mêmes qui induisent la fièvre, mais le système immunitaire qui se met en action en augmentant la température du corps de quelques degrés. La fièvre est un mécanisme physiologique naturel. Elle ne doit donc être traitée que si elle grimpe dangereusement ou occasionne une gêne trop importante. Quand faut-il s'inquiéter ? Que faire ?

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La température du corps est régulée par une sorte de thermostat situé dans un appendice du cerveau, l'hypothalamus. Toutes sortes de substances y sont sécrétées, déclenchant de nombreux processus et mécanismes visant à augmenter la température. Par exemple, l'un des plus importants est l'inhibition du flux sanguin à travers la peau et les membres et la concentration du flux sanguin dans les tissus plus profonds. Un autre mécanisme bien connu est celui des frissons, des claquements de dents ou des grelottements. La suractivité musculaire peut provoquer une forte augmentation de la température en un court laps de temps. 

La fièvre est un concept quelque peu délicat en médecine. En effet, la température corporelle est influencée par tant de facteurs différents qu'il n'est pas toujours évident de savoir à partir de quelle température une fièvre est réellement présente. Toutefois, les valeurs précises ne sont pas toujours significatives. Ce sont les symptômes d'alarme supplémentaires, tels que la somnolence, la léthargie, la perte d'appétit, etc. qui importent, en particulier chez les nourrissons et les enfants en bas âge.

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A quoi sert la fièvre ?

Le phénomène de la fièvre est connu depuis l'Antiquité, mais sa fonction est encore mal comprise. Aujourd'hui, les médecins considèrent de plus en plus que la fièvre est une réaction normale d'adaptation et de défense de l'organisme face à une infection menaçante. Plusieurs arguments sont avancés en ce sens.

  •  La fièvre génère un environnement hostile à un certain nombre de germes (bactéries, virus, parasites, etc.).
  •  La fièvre semble augmenter l'activité du système immunitaire.
  •  En cas de fièvre prolongée pendant plusieurs jours, le corps remplace la combustion du sucre (glucose) par celle des graisses et des protéines pour produire de l'énergie. Le glucose est une excellente source de nourriture pour les bactéries, mais avec la fièvre, cette source d'énergie disparaît.
  •  L'appétit diminue, ce qui réduit encore la disponibilité du glucose. En général, la personne est également très somnolente, ce qui limite la demande d'énergie des muscles.
  •  Lors des pics de fièvre, le foie produit des substances capables de contrecarrer la multiplication d'une multitude de germes.

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À quelle température corporelle peut-on parler de fièvre ?

Il est difficile de savoir exactement à partir de quelle température on peut ou non parler de fièvre. En effet, la température corporelle peut être influencée par divers facteurs :

  • Individuels : chaque individu a sa propre température corporelle, qui se situe dans une fourchette comprise entre 35,8 °C et 37,4 °C.
  • L'endroit où l'on prend la température : la température varie en fonction de l’endroit du corps où elle est prise.
  • Le moment : la température connaît des variations en cours de journée. Elle est souvent plus élevée vers 17h. 
  • Les facteurs extérieurs : la température peut varier en fonction des vêtements que l’on porte, des efforts fournis, de l’ingestion de boissons froides ou chaudes, de certains aliments, de la transpiration ou de l’essoufflement après un exercice physique.
  • Les médicaments : de nombreux médicaments provoquent une augmentation de la température corporelle, par exemple en provoquant une augmentation du thermostat corporel dans l'hypothalamus, en augmentant la production de chaleur ou en réduisant le dégagement de chaleur.
  • L'ovulation : On observe une influence hormonale chez la femme en fonction des périodes du cycle menstruel (augmentation significative de 0,5 °C au moment de l’ovulation).Ceci rend difficile l'interprétation d'une variation relativement modeste de la température corporelle.

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Les facteurs précédemment cités compliquent l'interprétation des valeurs enregistrées par le thermomètre. Par conséquent, il est nécessaire de mettre en balance les données connues en la matière.

  • On sait que la fièvre dépasse rarement 40,5 degrés. Cela semble indiquer que le corps dispose des mécanismes nécessaires pour contrer une montée excessive de la fièvre.
  • Les fièvres supérieures à 40°C peuvent perturber et endommager le cerveau et d'autres organes ainsi que leur fonctionnement.
  • Les températures corporelles inférieures à 39°C sont rarement dangereuses et ne doivent pas être traitées, sauf si la personne malade se sent très mal ou si elle présente d'autres symptômes alarmants.

Quelle est ma température normale ?

Les personnes curieuses de connaître leur température habituelle peuvent faire l'exercice de la mesurer à intervalles réguliers tous les jours pendant une semaine. Par exemple, avant de vous lever, vers 10 h, 12 h, 16 h, 20 h et avant d'aller vous coucher. Notez systématiquement votre température dans un carnet et reportez-la sur un graphique si nécessaire. Cela peut vous donner une bonne idée des valeurs autour desquelles votre propre température corporelle fluctue lorsque vous n'êtes pas malade.

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Quelle importance accorder à la fièvre ?

On accorde souvent une importance exagérée à la fièvre. Les contrôles réguliers dans les hôpitaux, les questions systématiques des médecins et l'insistance sur les risques de convulsions fébriles chez les enfants renforcent l'impression que la fièvre est à craindre et doit être contrôlée le plus rapidement possible. Résultat : les parents s'affolent souvent dès que la température de leur enfant monte un peu.

  • L'importance qu'il convient d'accorder à la fièvre dépend largement des circonstances. Dans des conditions banales et courantes, comme par exemple un rhume, il ne faut pas s'inquiéter. La fièvre n'est souvent qu'un des symptômes de la maladie, à côté d'autres symptômes tels que la toux, la gorge irritée, le nez qui coule, etc. Prendre sa température n'est donc pas indispensable pour ce type d'affections. En réalité, les autres symptômes offrent souvent de bien meilleurs indices sur la gravité de la maladie.
  • L'état général, c'est-à-dire la façon dont la personne malade se sent et apparaît, est souvent mieux indiqué pour se faire une idée de la gravité de l'affection qu'une simple valeur de fièvre. En fait, il existe un certain nombre de symptômes d'alarme clairs qui, associés à la fièvre, constituent une raison légitime de consulter immédiatement un médecin, voire de se rendre à l'hôpital.
  • Des symptômes très spécifiques, tels que des douleurs à la miction, une somnolence excessive ou des douleurs abdominales aiguës, offrent souvent de bons indices pour identifier la cause de la fièvre.

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Quand faut-il s'inquiéter d'une fièvre chez les bébés et les enfants ?

Les enfants un peu plus âgés et les adultes peuvent communiquer clairement lorsqu'ils ne se sentent pas bien et que quelque chose ne va pas du tout. Les nourrissons et les jeunes enfants, en revanche, ne peuvent pas exprimer leurs symptômes. Lorsqu'un enfant a de la fièvre mais reste par ailleurs actif et alerte, il n'y a probablement pas lieu de s'inquiéter. En revanche, si l'on remarque l'un des symptômes d'alerte suivants, il ne faut pas attendre plus longtemps et contacter un médecin :

  • Somnolence : le regard fixe et imperturbable, l'enfant est difficile à réveiller et réagit à peine, voire pas du tout, lorsqu'on lui parle ou qu'on le prend dans les bras.
  • Perte d'appétit : l'enfant refuse de manger plus d'un repas.
  • Manque d'activité : l'enfant reste apathique et bouge peu ou pas du tout.
  • Taches rouges ou violacées (purpura) : mini-hémorragies sous la peau qui ont l'aspect de taches rouges. Lorsque vous les voyez, vous devez vous rendre immédiatement à l'hôpital. Ils sont toujours le signe d'un problème grave, comme une infection à méningocoques.
  • Gémissements aigus, permanents et monotones, des plaintes ou des pleures.
  • Respiration courte et accélérée.

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Quels autres symptômes accompagnent souvent la fièvre ?

  • La fièvre s'accompagne souvent de douleurs dorsales, musculaires ou articulaires. On ne sait pas si et dans quelle mesure ces douleurs peuvent être attribuées à certains groupes de germes. La douleur est probablement due aux substances sécrétées par le corps pour augmenter la température.
  • La plupart des personnes qui ont de la fièvre ressentent de légers frissons intermittents. Cependant, certaines maladies entraînent des crises de frisson qui font littéralement claquer les dents et grelotter sous la couette. Tous ces symptômes sont les mécanismes physiologiques qui permettent à l'organisme de faire monter la fièvre.
  • Certaines personnes se sentent très bien malgré la fièvre (légère ou élevée). D'autres sont incapables de dire si leur température a augmenté. D'autres encore sentent directement lorsqu'elles commencent à être malades. Toutefois, ce n'est pas parce qu'une personne peut dire avec une grande certitude qu'elle a de la fièvre qu'elle est plus atteinte que celles qui ne perçoivent rien. 

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Que faire en cas de fièvre ?

La fièvre est aujourd'hui considérée comme une réaction normale d'adaptation et de défense de l'organisme face à des infections menaçantes. Par conséquent, tant qu'elle est bénigne et ne provoque que peu ou pas de symptômes, il n'y a aucune raison de la traiter.

Il existe des directives très claires concernant la limite de danger de la fièvre. Une température rectale supérieure à 40°C est clairement dangereuse, peut être nocive et nécessite un traitement urgent. Dans ce cas, contactez immédiatement un médecin.

Tant que la température reste basse, le risque de conséquences neurologiques permanentes est faible.

Toutefois, chez les petits, une température supérieure à 38,5°C doit vous inciter à surveiller de près l'état de l'enfant et l'évolution de sa température.

Quand consulter un médecin ?

Lorsqu'une poussée de fièvre coïncide avec un rhume, il n'y a généralement pas lieu de s'inquiéter. Dans ce cas, un antipyrétique peut être indiqué si vous vous sentez également bien. Toutefois, il est préférable de contacter votre médecin :

  • si la fièvre n'a pas de cause évidente ;
  • si elle s'accompagne de symptômes spécifiques (par exemple, crampes abdominales, sensation de brûlure en urinant, somnolence excessive) ;
  • si elle persiste pendant plus de 12 heures ;
  • si vous êtes inquiet pour quelque raison que ce soit.

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Quels sont les bons gestes à adopter en cas de fièvre ?

Se couvrir ?

Bien se couvrir n'est pas nécessaire en cas de fièvre. L'efficacité de cette méthode n'est pas (scientifiquement) démontrée mais vous emmitoufler peut soulager si vous souffrez de frissons. En tout cas, il faut veiller à ne pas rester dans le froid, dans l’humidité, dans les courants d’air et se couvrir si l’on grelotte. Chez les nourrissons et les petits enfants, il faut éviter une hypersudation et donc ne pas superposer des couches de couvertures. Pour prévenir la mort subite du nourrisson, une température maximale de 18°C est recommandée. Aérez la pièce de préférence deux fois par jour.

Boire davantage ?

Oui, certainement. S’hydrater en abondance est indispensable en cas de fièvre : de l’eau plate, des jus de fruits (sauf en cas de soucis gastro-intestinaux), du thé léger... Il faut boire régulièrement de petites quantités. Plus la température corporelle est haute, plus le risque de déshydratation augmente. Si l'on n'a pas besoin d'uriner pendant plus de 3 heures, il est clair que l'on ne boit pas assez.

Se reposer ?

Les personnes qui se sentent vraiment malades n'ont généralement pas envie de faire des efforts, mais il n'est pas nécessaire de se tenir complètement à carreau. En effet, les activités et les mouvements légers peuvent parfois contribuer à faire baisser la température. En cas de fièvre, les efforts physiques importants sont déconseillés car ils produisent de la chaleur supplémentaire, mais là encore, vous n'aurez généralement pas envie d'en faire.

Prendre un bain tiède ?

Il n'y a pas de consensus sur l'utilité de prendre un bain tiède ou de s'éponger le corps avec de l'eau tiède. Les opposants font valoir que si cela permet de dissiper une partie de l'excès de chaleur, cela n'affecte pas le thermostat de l'organisme situé dans l'hypothalamus. Celui-ci reste réglé à un niveau plus élevé que la normale. L'hypothalamus tente de maintenir cette température élevée et stimule le corps à produire de la chaleur supplémentaire. Cela peut entraîner une gêne supplémentaire. En fait, après le bain, la température corporelle remonte rapidement à une valeur plus élevée qu'avant le bain. Par conséquent, cette approche ne semble appropriée qu'après avoir fait baisser la fièvre avec des médicaments. En tout état de cause, n'utilisez jamais d'eau froide. Les vaisseaux sanguins de la peau se contractent, ce qui empêche le refroidissement. De plus, cela entraîne des frissons qui augmentent encore la température du corps. 

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Dernière mise à jour: février 2024

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