Travailler malgré des rhumatismes : est-ce possible ?

dossier

Un Belge sur cinq est confronté à une affection rhumatismale durant sa vie, selon la Société royale Belge de Rhumatologie (SRBR). Près de deux cents sortes de maladies chroniques sont qualifiées d’affections rhumatologiques, qui induisent douleurs, malformations, fatigue, atteignent les organes et suscitent moult autres problèmes. Il n’existe de traitements efficaces que pour certaines formes. Après le diagnostic, une question vient spontanément aux lèvres : « Vais-je pouvoir continuer à travailler ? »


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Les patients connaissent des périodes de rémission. Ils se sentent bien et peuvent entreprendre toutes sortes d’activités alors qu’ils peuvent à peine bouger quand la maladie refait surface. Peu de gens comprennent l’irrégularité de la maladie et beaucoup de patients vivent très mal cette incompréhension, qu’ils ressentent comme une « douleur supplémentaire », alors qu’ils ont justement très envie de continuer à travailler et à apporter leur contribution à la société. Ça requiert énormément d’énergie de leur part mais l’effort en vaut la peine, à leurs yeux. 

Heureusement, d’ailleurs, la plupart des personnes souffrant de rhumatismes peuvent continuer à travailler. Des études révèlent que le soutien que leur offrent leur employeur, leurs collègues et les instances concernées est crucial. Ceux qui bénéficient d’un soutien et d’une implication suffisants (y compris de la famille) poursuivent leur carrière plus longtemps. Le patient peut parfois continuer à travailler (à temps partiel), moyennant une autre répartition des tâches, des horaires ou une adaptation du lieu de travail. Se heurter à l’incompréhension des autres quand, malgré tout, il doit interrompre provisoirement son travail, est extrêmement frustrant.  

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Conseils pratiques pour les travailleurs souffrant de rhumatismes

  • Essayez de rester positif et de penser plutôt aux activités que vous pouvez entreprendre.
  • Soyez ouvert et franc à propos de votre maladie. Parlez-en à vos supérieurs et à vos collègues : c’est la seule façon d’être compris.
  • Prenez des initiatives. Vous êtres beaucoup moins limité que vous ne le pensez. Cherchez activement des solutions.
  • Prenez vos symptômes physiologiques au sérieux, au travail comme ailleurs. Faites part de vos limites, essayez de bien gérer votre énergie. 
  • Entretenez les contacts avec vos collègues, y compris quand vous êtes contraint de vous absenter. Il est difficile de rétablir le contact quand il a été complètement rompu. Par exemple, passez au travail un matin, en semaine, ou participez à la réunion hebdomadaire. Tenez-vous au courant et veillez à ce qu’on ne vous oublie pas.  
  • Epargnez vos forces en prenant régulièrement de courtes pauses.
  • Alternez les travaux légers et les plus durs.
  • Programmez vos activités de manière à ne pas être confronté à une accumulation de travail, en concertation avec vos collègues ou vos supérieurs. Si nécessaire, toujours de commun accord avec les interlocuteurs concernés, modifiez le contenu de votre travail pour éviter les tâches physiquement éprouvantes. 
  • Dans la mesure du possible, répartissez vos activités sur l’ensemble de la journée et de la semaine.
  • Une bonne position est importante. Veillez à vous asseoir correctement et à soulever des objets de manière ergonomique.
  • Si vous êtes obligé de rester debout, écartez un peu les pieds pour avoir un meilleur équilibre. N’étirez pas trop les genoux. 
  • En concertation avec le médecin du travail et votre supérieur, recherchez des moyens de vous faciliter la vie. 
  • Ne craignez pas que le travail n’aggrave votre maladie. Le travail présente beaucoup d’avantages, s’il est fait de manière responsable. Il n’atténue pas la douleur mais il vous en distrait, ce qui vous aide à l’oublier un peu.
  • Assurez-vous de bénéficier d’un bon suivi médical.
  • Etudiez les possibilités de recyclage afin d’occuper un poste moins astreignant au sein de l’entreprise ou ailleurs. Procédez à cette démarche avec le médecin du travail.

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Position assise au travail

Quand vous êtes assis à votre bureau, il est important que :

  • Vos pieds puissent toucher le sol, à plat
  • Vos genoux forment un angle de 90°
  • Vos fesses soient un rien plus hautes que vos genoux
  • Les pieds et le dos soient soutenus
  • Le siège soit suffisamment profond pour soutenir vos cuisses. Il faut pouvoir insérer trois doigts entre le creux du genou et le bord du siège.
  • Le dos soit bien droit
  • Votre écran soit à la bonne hauteur, pour que vous puissiez regarder droit devant vous
  • L’accoudoir soit à hauteur des coudes et vos épaules détendues.

Si le siège est trop haut pour que vous puissiez poser vos pieds au sol, munissez-vous d’un repose-pied. La hauteur de la chaise doit également être adaptée à celle du bureau, par exemple. Idéalement, vos coudes doivent former un angle de 90°.

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Position à l’ordinateur

Si vous utilisez beaucoup l’ordinateur, pensez aux possibilités suivantes :

  • Un  clavier ergonomique
  • Un soutien de coude devant le clavier
  • Un tapis de souris en gel pour soutenir le coude
  • Une souris ergonomique, par exemple un trackball (une souris avec une balle). Le trackball a un atout que n’a pas la souris classique : il ne faut pas forcer pour le tenir ou le déplacer. 
  • Un porte-document
  • Un programme WorksPace (qui vous avertit quand vous restez trop longtemps immobile)

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Conseils pratiques pour les employeurs et les collègues

Effectuez les adaptations nécessaires à l’endroit de travail, à la machine ou à l’ordinateur.

  • Modifiez la distribution des tâches au sein de l’équipe.
  • Soyez ouvert à un travail à temps partiel et/ou au télétravail.
  • Faites preuve de compréhension à l’égard de la maladie et de tous ses effets.
  • Discutez avec votre collègue et écoutez-le. Faites le point ensemble.
  • Soyez souple et autorisez votre employé à organiser son travail, dans la mesure du possible. Assignez-lui moins de tâches lourdes quand il souffre d’une rechute. 

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Coaching rhumatismes

ReumaNet, l’association de coupole flamande des organisations de soutien aux patients, a engagé un coach spécialisé en rhumatologie en 2015. Pendant deux ans, en collaboration avec l’INAMI, Anja Marchal a répertorié les problèmes rencontrés par les professionnels de la santé et les employés souffrant de maladies rhumatologiques au travail, afin de pouvoir leur fourni des avis concrets. Anja Marchal a abordé quatre points dans son rapport, publié en novembre 2020. 


  1. Les patients ont besoin de soutien et d’outils spécifiques d’information dans le cadre de leur travail. Le thème, « travailler malgré des rhumatismes » doit bénéficier d’une place plus claire pendant les consultations.
  2. Il faut mettre en place des mesures spécifiques et un soutien adapté aux personnes souffrant de rhumatismes. Les mesures et le soutien existants doivent être approfondis et unifiés dans tous les secteurs et les régions, afin que le patient ait plus de chances de conserver son emploi ou de le reprendre.
  3. Le soutien de personnes et de patients expérimentés constitue un plus. 
  4. Il est utile de travailler selon les principes du disability management, soit un travail sur mesure, en fonction des besoins et des capacités de la personne, en fonction du contexte dans lequel elle se trouve.
Sources et liens utiles :
www.reumanet.be
www.zorgwijzer.nl
www.reumahuis.be
www.arthrocoach.com
www.clair.be
www.r-humatismes.be

auteur : Sofie Van Rossom - journaliste santé

Dernière mise à jour: juin 2022

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