Aviez-vous un jumeau in utero sans le savoir ? Un test permet de le découvrir

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Des chercheurs sont parvenus à mettre en évidence une signature épigénétique de la présence d’un vrai jumeau dans l’ADN. Un simple test salivaire permettrait de dire si vous aviez un jumeau dans le ventre de votre mère, sans même le savoir.

Les grossesses gémellaires seraient bien plus nombreuses qu’on ne le pense. On estime à 12% le nombre de grossesses multiples, monozygotes (« vrais jumeaux ») et dizygotes (« faux jumeaux ») confondues, mais un peu moins de 2% de ces grossesses sont menées à terme. Malgré les progrès de l’échographie et le fait que cette dernière soit souvent réalisée très tôt dans la grossesse, il est donc fort probable qu’une part non négligeable de ces grossesses multiples passe totalement inaperçue. En d’autres termes, vous pouvez avoir eu un jumeau sans le savoir.

Voir aussi l'article : Jumeaux de pères différents : comment est-ce possible ?

Le syndrome du jumeau perdu

Or, selon certaines théories, notamment psychanalytiques, le syndrome du jumeau perdu pourrait avoir des conséquences sur la vie psychique du jumeau survivant : troubles obsessionnels compulsifs, troubles alimentaires, sentiment d’abandon, etc.

Un jumelage monozygote pourrait aussi avoir des conséquences physiques, les chercheurs ont notamment constaté une prévalence plus importante de certains troubles congénitaux chez les vrais jumeaux. Savoir si un autre embryon a partagé l’utérus de votre mère avec vous pourrait donc aider à surmonter d’éventuels troubles, même si l’impact psychologique de la perte d’un jumeau ne reste, à ce jour, qu’une hypothèse.

Voir aussi l'article : Jumeaux : pourquoi cette double ovulation quand l'âge avance ?

Vrais jumeaux et ADN

Des chercheurs ont comparé la méthylation (modification chimique) de l’ADN d’un grand nombre de jumeaux monozygotes avec celle de jumeaux dizygotes. Les scientifiques ont constaté deux choses : d’une part que le jumelage monozygote est fortement associé à une signature stable de méthylation de l'ADN dans les cellules de l’organisme adulte. Dit simplement, il s’agit d’une sorte de cicatrice chimique due à la division de l’œuf en deux embryons (ou plus). D’autre part, cette signature moléculaire perdure tout au long de la vie chez des jumeaux monozygotes. Partant de ce postulat, on peut dire rétrospectivement si une personne a été conçue comme jumeau monozygote. Les chercheurs ont donc mis au point un simple test salivaire, un « biomarqueur épigénétique », pour savoir si vous avez eu un vrai jumeau dans le ventre de votre mère. Ce test serait fiable à plus de 60%. 

Par ailleurs, les chercheurs espèrent que leurs travaux auront des implications sur les études épigénétiques chez les jumeaux en général, afin d’en savoir plus, entre autres, sur « l’événement » du jumelage monozygote, c’est-à-dire de savoir comment et pourquoi une cellule se divise en plusieurs embryons. Le mystère des vrais jumeaux un jour élucidé ?

Voir aussi l'article : L’odorat du chien distingue les « vrais » jumeaux

Sources :
www.nature.com
www.inserm.fr
www.cairn.info

auteur : Amélie Micoud - journaliste santé

Dernière mise à jour: mai 2022

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