Infection urinaire (cystite) : quel lien avec la consommation de viande ?

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news La consommation de viande peut augmenter le risque de développer une infection urinaire. Comment expliquer ce lien avec la cystite et que peut-on faire pour limiter la menace ?

Les infections urinaires sont fréquentes, en particulier chez les femmes. La morphologie de leur appareil urinaire les fragilise en effet face à la cystite, car leur urètre (le canal qui relie la vessie au méat urinaire) est particulièrement court, ce qui facilite la remontée des bactéries vers la vessie, où elles se multiplient, provoquant une inflammation qui va progressivement s’étendre.

Dans un premier temps, ces bactéries parcourent l’intestin, puis elles aboutissent dans la région anale, très proche de l’accès à l’appareil urinaire. La bactérie la plus impliquée dans la cystite est Escherichia coli (E. coli), puisqu’on estime qu’elle regroupe 80% des cas. D’autres germes ont été identifiés, comme Staphylococcus saprophyticus (S. saprophyticus), que l’on retrouve comme cause de cystite principalement chez les femmes jeunes : chez elles, il s’agit du second germe en fréquence dans les infections urinaires, après E. coli.

Enquête dans les abattoirs

Que ce soit l’une ou l’autre bactérie, les animaux d’élevage en sont des porteurs « naturels ». Et dès lors, lorsque nous consommons leur viande, il existe un risque que des bactéries infectieuses se retrouvent dans notre organisme, avec une menace pour la santé, et donc singulièrement d’infection urinaire après avoir transité par l’intestin.

Une équipe portugaise (Universidade Nova de Lisboa) s’est penchée plus spécifiquement sur S. saprophyticus. Les spécialistes ont analysé des prélèvements de viande de porc traitée dans les abattoirs de la région de Lisbonne, ainsi que des échantillons d’urine de femmes qui avaient développé une infection urinaire. Lorsque S. saprophyticus était en cause dans ces cystites, les chercheurs ont pu mettre en évidence, dans bien des cas, une correspondance génomique très nette avec les souches présentes dans la viande de porc, sachant en plus que ces bactéries affichent une résistance inquiétante à certains antibiotiques, et qu’il est donc plus difficile de lutter contre les infections qu’elles déclenchent. Selon les auteurs, « la chaîne de production de viande représente une source majeure de transmission de S. saprophyticus, causant des infections urinaires chez l’être humain ».

Comment limiter les risques ? En tant que consommateur, les recommandations fondamentales, quel que soit le type de bactérie auquel on se réfère, consistent à respecter scrupuleusement les mesures d’hygiène lors de la préparation des repas (lavage des mains, notamment), à congeler la viande crue si elle n’est pas consommée dans les plus brefs délais (ne jamais décongeler à température ambiante), et à bien cuire la viande, surtout la viande hachée (nature, steak haché, saucisse…) qui doit toujours être consommée - au moins - à point.

Voir aussi l'article : La cystite en 10 questions

Source: Emerging Infectious Diseases (www.cdc.gov/eid)

Dernière mise à jour: juillet 2021
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