Syndrome de Guillain-Barré : causes, symptômes et traitements

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Syndrome de Guillain-Barré : causes, symptômes et traitements

dossier Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) est une atteinte des nerfs périphériques qui entraîne un dysfonctionnement des muscles, une faiblesse, voire une paralysie. Elle se manifeste brutalement par des troubles aux membres inférieurs, avec ensuite une progression ascendante, pouvant parfois atteindre les muscles du visage.

On estime que ce syndrome affecte chaque année quelque 100 à 300 personnes en Belgique. La maladie peut survenir à tout âge et concerne autant les hommes que les femmes. Dans la plupart des cas, les personnes atteintes récupèrent en quelques mois, mais il existe des formes graves. La sévérité de l’affection varie fortement, allant d’une faiblesse musculaire et de troubles sensitifs à peine perceptibles à une paralysie quasiment complète.

Les causes

Le syndrome de Guillain-Barré est causé par une réaction dérégulée du système immunitaire qui s’attaque alors aux nerfs. Ceci provoque une dégradation du matériau d’isolation du nerf (la gaine de myéline) et parfois aussi de la fibre nerveuse elle-même (l'axone), ce qui entraîne une altération des signaux nerveux. Il est caractéristique de constater que ceci se produit de manière inopinée et s'aggrave rapidement (en quelques jours).

L’origine précise du SGB n’est pas connue, mais des facteurs déclenchants peuvent être retrouvés parfois une à six semaines avant le début de la maladie. Ainsi, selon toute vraisemblance, la réaction auto-immune est associée à une infection virale ou bactérienne. Le cytomégalovirus (virus de l'herpès simplex, virus d'Epstein-Barr, virus varicelle-zona) est cité, tout comme plus récemment le virus Zika. La bactérie Campylobacter pilori (gastro-entérite) est incriminée. Le lien avec la vaccination n'a jamais été démontré scientifiquement.

Les symptômes

Les symptômes apparaissent brutalement, soudainement, et gagnent vite en gravité. Lors de la détérioration des nerfs sensoriels, la personne peut remarquer de l'insensibilité, des picotements, un engourdissement ou encore des petits chocs et des tremblements aux mains et aux pieds. Les douleurs intenses ou les crampes au dos, aux fesses et/ou aux cuisses peuvent constituer les premiers symptômes.

Lorsque la commande nerveuse du mouvement est touchée, ceci provoque une faiblesse musculaire, voire ensuite une paralysie qui atteint d'abord les jambes. Les muscles des bras, du visage, de la respiration ainsi que du cœur peuvent également être touchés. Ceci peut avoir comme conséquence une incapacité (momentanée) de parler. Si les muscles de la respiration sont paralysés, une assistance respiratoire peut être requise.

D’autres troubles sont possibles : une pression artérielle faible, une transpiration abondante et la perte du contrôle de la vessie et des intestins.

Le diagnostic

Le diagnostic repose d'abord sur les signes cliniques (les symptômes). Des examens complémentaires exclueront d’autres causes (intoxication chimique, autre maladie...).

Imagerie médicale, analyses de sang, d’urine et de selles, prélèvement de liquide cérébro-spinal, électromyographie (EMG)... : tous ces examens permettent d'affiner le diagnostic.

Les traitements

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Le patient doit être hospitalisé, si nécessaire en soins intensifs, afin que l'évolution de son état de santé soit suivie au plus près. Des protéines protectrices, des immunoglobulines, sont administrées par intraveineuse. Une plasmaphérèse (échange plasmatique), où la partie liquide du sang (le plasma) est filtrée pour éliminer les anticorps indésirables (ceux qui interviennent dans la réaction auto-immune), peut également être effectuée si l’état du patient s’aggrave ou se détériore.

Le taux d’oxygène dans le sang du patient est systématiquement contrôlé et s'il le faut, de l’oxygène supplémentaire peut être fourni par le biais d’un masque. Si malgré cela, le taux d’oxygène continue à diminuer, une assistance respiratoire sera requise.

La kinésithérapie peut prévenir une déformation des articulations, par exemple un pied équin, et elle s’avère très utile pour la revalidation.

En cas de paralysie, le membre peut être soutenu par une attelle. Les mains et les pieds insensibles ou engourdis doivent être protégés contre d’éventuelles blessures. Si le patient est alité, il faut modifier sa position (le décubitus) toutes les deux heures pour éviter la formation d’escarres.

Lors de la perte de contrôle de la vessie et des intestins, un cathéter peut être posé pour évacuer l’urine et des médicaments peuvent être administrés pour soutenir la motilité gastro-intestinale.

On estime que 80% des patients récupèrent du syndrome de Guillain-Barré dans les trois à six mois. En revanche, 10 à 20% gardent des séquelles, qui se caractérisent principalement par une faiblesse musculaire et une perte de sensibilité. Environ 3% des patients sont sujets à une ou plusieurs récidives, qui peuvent même survenir des années après l'atteinte initiale.



Dernière mise à jour: août 2016

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