Le syndrome prémenstruel (SPM)

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Le syndrome prémenstruel (SPM) désigne les symptômes physiques et mentaux qui apparaissent de manière cyclique au cours de la seconde moitié du cycle menstruel, généralement dans les 2 à 7 jours avant l'arrivée des règles.

En principe, toute personne menstruée peut souffrir du syndrome prémenstruel. L'intensité des symptômes varie cependant d'une femme à l'autre. Certaines s'en rendent à peine compte alors que d'autres souffrent au point que leur quotidien est impacté. De plus, les symptômes se manifestent différemment au cours de la vie. Les symptômes du syndrome prémenstruel sont exacerbés après 35 ans ou après une première grossesse.

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Le terme "syndrome prémenstruel" (SPM) a été utilisé pour la première fois en 1931 par le gynécologue américain Robert T. Frank (1875-1949) pour décrire le large éventail de symptômes physiques et psychologiques qui touchent les femmes avant l'arrivée des règles. 

Depuis lors, 150 symptômes ont été répertoriés comme des symptômes du syndrome prémenstruel. 

Différence entre SPM et règles douloureuses

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© Getty Images

Aujourd'hui, le syndrome prémenstruel est généralement décrit comme l'apparition régulière (cyclique) de symptômes émotionnels, comportementaux et physiques au cours de la seconde moitié du cycle menstruel ». En effet, le syndrome prémenstruel se caractérise par la disparition des symptômes avec ou peu après le début des saignements. C'est ce qui distingue le SPM de la dysménorrhée.

Le terme dysménorrhée ou syndrome menstruel désigne des règles douloureuses causées par des contractions de l'utérus (douleurs convulsives dans le bas-ventre). Ces douleurs durent 1 à 3 jours avec un pic 24 heures après le début des règles. Chez certaines femmes, elles sont invalidantes. Notez que le SPM et la dysménorrhée peuvent apparaître de concert.

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Selon la définition donnée au SPM, environ 10 à 90% des femmes menstruées souffrent du syndrome prémenstruel. Seules 5% des femmes ne souffriraient d’aucun symptôme de SPM tandis que 5 % d'autres en sont réellement handicapées.

Entre ces deux extrêmes, il y a donc un groupe assez important de femmes qui présentent des symptômes légers. Néanmoins, 20 à 40 % des femmes ressentent une gêne telle qu'elles consultent un médecin.

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) : une forme extrême du syndrome prémenstruel

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Environ 5 à 8 % des femmes présentent une forme extrême de syndrome prémenstruel. Cette forme est appelée syndrome de dysphorie prémenstruelle ou TDPM. 

La dysphorie est le terme médical général désignant une humeur morose ou irritable. Le trouble dysphorique prémenstruel se caractérise donc par des symptômes émotionnels prononcés, tels que des sautes d'humeur, une tendance à la dépression, de l'irritabilité, de l'anxiété, de la fatigue, des problèmes de concentration et des troubles du sommeil, parfois accompagnés de symptômes physiques tels que des troubles de l'appétit, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires et une sensation de tension dans les seins. Les personnes souffrant de trouble dysphorique prémenstruel présentent un risque accru de comportement suicidaire. 

Les symptômes peuvent apparaître dès les premières règles. Les patientes ne demandent généralement pas d'aide médicale avant l'âge de 30 ou 40 ans. Même à ce moment-là, il est difficile d'obtenir un diagnostic rapide et correct, car le trouble dysphorique prémenstruel peut facilement être confondu avec d'autres affections, comme le trouble de la personnalité borderline, la dépression ou le trouble bipolaire. Le trouble dysphorique prémenstruel se distingue par le fait que les symptômes sont liés au cycle. 

Pendant la préménopause, les symptômes peuvent s'aggraver. Après la ménopause, ils disparaissent. Les symptômes disparaissent également lors d'autres interruptions du cycle ovarien, comme pendant la grossesse ou l'allaitement (lorsque les règles sont temporairement absentes). 

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Les symptômes du SPM

Les symptômes du syndrome prémenstruel peuvent être divisés en symptômes physiques, émotionnels et comportementaux.

  • Les symptômes physiques : gonflement et douleurs des seins, troubles intestinaux (constipation, diarrhée, flatulences), sensation de ballonnement abdominal, maux d'estomac, maux de tête, maux de dos (lombalgies), bouffées de chaleur, fatigue intense et manque d'énergie, acné, œdème (accumulation de liquide) au niveau des doigts et des chevilles, prise de poids...
  • Les troubles émotionnels : changements d’humeur, irritabilité, anxiété, nervosité, perte de confiance en soi, tristesse, dépression, coups de blues...
  • Les symptômes comportementaux : manque de concentration, léthargie, fatigue générale, changement au niveau de la libido (moins envie ou au contraire davantage envie de sexe), rejet des activités sociales, modification des habitudes alimentaires comme par exemple une envie de sucreries.
Il n'existe pas de test de laboratoire ou d'analyse de sang permettant d'identifier un syndrome prémenstruel. Le diagnostic est donc établi sur l'observation. Vous pouvez établir un journal de symptômes à conserver pendant au moins deux cycles menstruels.

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Causes possibles du SPM

Les causes exactes du syndrome prémenstruel sont encore mal comprises. Les principales hypothèses sont les suivantes :

Fluctuations hormonales : les fluctuations cycliques des taux d'œstrogènes et de progestérones seraient à l'origine des symptômes. Cette hypothèse est étayée par le fait que le syndrome prémenstruel ne survient jamais avant les premières règles ou après la ménopause. Les femmes qui ont subi une ablation des ovaires ou qui prennent des médicaments qui suppriment la fonction ovarienne ne ressentent pas non plus les symptômes du SPM. Par ailleurs, aucune différence significative n'a encore été constatée entre les taux d'œstrogènes ou de progestérone des femmes souffrant du syndrome prémenstruel et les taux d'hormones des femmes ne présentant pas de symptômes. 

Carence en neurotransmetteurs : L'hypothèse la plus solidement étayée à l'heure actuelle est que le syndrome prémenstruel est causé par une carence en neurotransmetteurs (acide gamma-aminobutyrique et sérotonine) à certains moments du cycle menstruel. Les neurotransmetteurs sont des substances de signalisation qui transmettent les impulsions nerveuses. Un fonctionnement insuffisant du neurotransmetteur sérotonine serait en partie responsable du développement de la dépression et de l'anxiété. La sérotonine, également connue sous le nom de l'«hormone du bonheur », influe sur notre humeur et notre estime de soi et joue un rôle dans la régulation de notre sommeil et de notre appétit.

Stress : bien que le stress ait été identifié comme un facteur causal, il semble être une conséquence du syndrome prémenstruel, plutôt qu'une cause.

Facteurs allergiques et nutritionnels : certains aliments, et en particulier le chocolat, l'alcool et la caféine (dans le café et le cola, entre autres) pourraient favoriser le syndrome prémenstruel. 

Facteur génétique : chez les vraies jumelles, le pourcentage d'individus présentant les mêmes symptômes est de 93 %, contre 44 % chez les vraies jumelles et 31 % dans un groupe de contrôle composé de sœurs "normales". Les filles de femmes qui souffrent ou ont souffert du syndrome prémenstruel sont plus susceptibles de souffrir de ce type de symptômes que les filles de femmes qui ne présentent pas ou n'ont pas présenté de symptômes prémenstruels.  

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Traitement du SPM

Puisque la cause exacte du SPM reste encore inconnue, le traitement consiste à soigner (quand c'est possible) les symptômes. Encore faut-il identifier ces symptômes et les mettre en rapport avec le cycle menstruel. Tenir un journal menstruel pendant quelques mois - en notant la nature et la durée des symptômes - peut aider à formuler un plan de traitement. 

Cette démarche permet également de reprendre le contrôle de la situation. Parfois, le fait de comprendre que les symptômes sont prévisibles et transitoires permet déjà de mieux vivre avec eux. 

Avant la prise d'analgésique, adoptez un mode de vie sain : manger sainement, faire suffisamment d'exercice, bien dormir et éviter le stress. Si cela ne suffit pas, il est possible de recourir à des médicaments.

Dans des cas très extrêmes - par exemple dans le cas du trouble dysphorique prémenstruel - l'ablation chirurgicale des ovaires et de l'utérus (hystérectomie) peut être envisagée.

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1. Bouger

Plusieurs études ont montré que les femmes atteintes du syndrome prémenstruel qui font régulièrement de l'exercice ont moins de maux de tête, de troubles dépressifs et d'anxiété que les femmes du groupe témoin. L'exercice physique augmente la production d'endorphines et de sérotonine, des substances qui influencent le bien-être. 

Une activité physique modérée peut être bénéfique, comme le vélo, la marche, la danse ou la natation. Pendant la période prémenstruelle, les exercices de relaxation peuvent être utiles, comme le yoga, la pleine conscience ou les exercices de respiration.

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2. L’alimentation

On peut aussi via l’alimentation limiter la sévérité du SPM.

  • Évitez les fluctuations de la glycémie en prenant régulièrement un petit repas sain (toutes les 3 à 4 heures). Pensez à une soupe, des flocons d'avoine ou une salade. Évitez les glucides rapides (pain blanc, pâtes blanches) et les produits sucrés, car ils entraînent rapidement une nouvelle chute de la glycémie.
  • Optez pour des produits complets afin de maintenir un taux de glycémie stable et mangez beaucoup de légumes verts. Les légumes, tels que les épinards ou le chou frisé, contiennent du calcium.
  • Il a été démontré que le calcium soulage les symptômes du syndrome prémenstruel. Pendant longtemps, la vitamine B6 a été présentée comme le remède à la plupart des symptômes du syndrome prémenstruel. Cependant, les preuves scientifiques sont actuellement insuffisantes. En outre, cette vitamine hydrosoluble n'est pas aussi inoffensive qu'on le pensait au départ. Un excès peut entraîner des lésions nerveuses.
  • Buvez beaucoup d'eau ou de tisanes et moins de sel pour réduire les ballonnements dus à la rétention d'eau.
  • Essayez d'éviter la caféine (présente dans le café, le thé, le chocolat, le cola, entre autres) et l'alcool.
  • L'envie de chocolat, bien connue, n'est pas due au hasard. Le chocolat contient de la phényléthylamine, une substance importante pour la production de sérotonine. En ce sens, on peut considérer le chocolat comme une automédication. Choisissez le chocolat le plus noir et le plus pur que vous puissiez trouver.

3. Les médicaments

Il n'existe pas de médicaments spécifiques pour traiter le syndrome prémenstruel. Parfois, une thérapie hormonale (par exemple, la contraception) ou des médicaments contre la dépression sont prescrits. En outre, des remèdes personnels, tels que des analgésiques pour les maux de tête ou des compléments alimentaires, peuvent soulager certains symptômes du syndrome prémenstruel. Cependant, les médicaments ont également des effets secondaires. 

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Traitement hormonal 

Une contraception hormonale est souvent prescrite pour traiter les symptômes du SPM. Le cycle naturel est ainsi inhibé et vous êtes moins affectée par les fluctuations hormonales. Dans le traitement du syndrome prémenstruel, la pilule combinée donne généralement de meilleurs résultats que la pilule triphasée. La pilule contraceptive contenant l'hormone progestative drospérinone semble aider à lutter contre la rétention d'eau et les seins tendus et douloureux. En concertation avec le médecin généraliste, un stérilet hormonal peut également être prescrit. La contraception hormonale n'est pas une solution qui convient à tout le monde. 

Agonistes de la LH-RH

Les agonistes de la LH-RH sont des médicaments utilisés dans l'hormonothérapie. Ils suppriment le fonctionnement des ovaires, empêchant la production d'œstrogènes et de progestérone. En conséquence, les menstruations cessent et le corps entre dans une situation similaire à la ménopause. L'inconvénient de la ménopause artificielle est que les symptômes du syndrome prémenstruel font place aux symptômes de la ménopause, tels que les bouffées de chaleur. Les agonistes de la LH-RH ne peuvent donc être utilisés que temporairement.

Les antidépresseurs

Des antidépresseurs sont parfois prescrits pour traiter le syndrome prémenstruel et le trouble dysphorique prémenstruel. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ont un effet positif sur les symptômes émotionnels et physiques et sont dès lors prescrits comme premier choix en cas de SPM aigu. De bons résultats ont été obtenus avec des ISRS tels que la fluoxétine, la sertraline et la paroxétine.  Votre médecin vous conseillera sans doute une prise intermittente soit par exemple, deux semaines avant les menstruations. es inconvénients de ces médicaments sont les effets secondaires, tels que la fatigue, les troubles du sommeil, la perte de libido et la dépendance. Tous les types d'antidépresseurs ne sont pas efficaces en cas de syndrome prémenstruel ou de trouble dysphorique prémenstruel. C'est pourquoi on utilise parfois aussi des anxiolytiques (médicaments ayant des effets inhibiteurs de l'anxiété et sédatifs, tels que l'alprazolam ou la buspirone). 

Sources :
https://www.period.nl

https://www.pmddnederland.nl
https://www.degynaecoloog.nl



Dernière mise à jour: avril 2023

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