Diverticules et diverticulite : causes, symptômes et traitements

dossier Vous avez souvent mal au ventre ou de fortes douleurs à gauche dans le bas du ventre et parfois aussi des crampes, de la diarrhée et/ou de la constipation ? Un peu de sang dans les selles ? Vous pourriez avoir des diverticules dans le côlon, qui peuvent se compliquer en diverticulite.

Les diverticules sont des petites saillies en forme de bulles qui se forment sur les muqueuses extérieures de l’intestin. Ils apparaissent vraisemblablement sur des zones faibles de la paroi intestinale. Ils sont comparables à la chambre à air d’un vélo qui peut former une bulle à un endroit fragilisé du pneumatique.

Ils se développent généralement dans le gros intestin, en particulier dans la dernière partie du côlon, juste avant le rectum : on parle alors de diverticulose. Ils peuvent également apparaître dans l’oesophage ou dans le petit intestin.

Ne pas confondre avec les polypes

Il faut distinguer les diverticules et les polypes. Les polypes sont des petites excroissances de la paroi intestinale, à l’intérieur de l’intestin. Les diverticules se situent sur la paroi externe de celui-ci. Les polypes sont des précurseurs du cancer colorectal : plus on a de polypes, plus on est susceptible de développer des cellules malignes. Les diverticules ne peuvent quant à eux jamais devenirs malins. Ceux qui en sont atteints ne doivent donc pas craindre qu'ils évoluent vers une forme cancéreuse.

Quelle fréquence ?

Le nombre de personnes atteintes de diverticules a considérablement augmenté au fil du temps. La plupart n’en sont pas conscientes parce qu’elles ne présentent aucun symptôme.

• Les diverticules apparaissent généralement vers 40 ans et le risque augmente avec l’âge. On estime que 30 à 40% des plus de 60 ans en développent et ce pourcentage atteint les 60 à 70% après 80 ans.
• Les diverticules peuvent également apparaître à un âge plus jeune : ils concerneraient 5 à 10% des personnes de moins de 40 ans.

Diverticules : les causes

On ne sait pas exactement comment les diverticules apparaissent, mais ils se forment probablement sur des points faibles de la muqueuse intestinale, qui gonfle sous la pression. Ils se développent surtout aux endroits où les vaisseaux sanguins rejoignent l’intestin.

Le régime alimentaire, lorsqu'il est relativement pauvre en fibres et riche en protéines et en matières grasses, joue probablement un rôle important dans leur apparition.

• En cas de manque de fibres dans l’alimentation, il est plus difficile d’aller à la selle : les selles dures restent plus longtemps dans l’intestin, ce qui entraîne une pression accrue et peut causer des faiblesses dans la paroi intestinale. À l’inverse, une alimentation riche en fibres protège contre les diverticules.

• Une alimentation riche en viande rouge pourrait accroître le risque de diverticulose.

• Le surpoids (IMC > 25) peut jouer un rôle.

• Trop peu d’exercice peut favoriser les selles dures et la constipation.

L’âge exerce également une influence : la paroi intestinale s'affaiblit au fur et à mesure que l'on vieillit.

• Des facteurs génétiques pourraient également intervenir.

Diverticules : les symptômes

Dans bien des cas, on n'observe aucun symptôme. Les diverticules sont alors découverts par hasard, notamment lors d'un examen d'imagerie médicale (radiographie, scanner...) réalisé pour une autre raison.

Lorsqu'ils causent des problèmes, les diverticules peuvent provoquer :

• une douleur abdominale vague qui diminue après une flatulence ou l'expulsion des selles
• des crampes abdominales
• des périodes de constipation/diarrhée
• du sang dans les selles

Diverticulite : les causes et les symptômes

La diverticulite correspond à l'inflammation d'un ou de plusieurs diverticules. Environ 20 à 25% des personnes atteintes de diverticules auront tôt ou tard une diverticulite. Celle-ci peut se produire quand des restes d’aliments non digérés se coincent dans un diverticule, entraînant une infection bactérienne.

Les symptômes

• une forte et lancinante douleur abdominale et des crampes abdominales, comparables à celles d’une appendicite
• de la fièvre
• un ventre gonflé
• de la diarrhée ou une constipation sévères
• des nausées et plus rarement des vomissements
• du sang et/ou des glaires dans les selles

Une diverticulite peut conduire à des complications graves, telles qu’une hémorragie, un abcès, une perforation intestinale ou une obstruction intestinale. Dans ce cas, des soins médicaux d’urgence sont nécessaires.

Une alimentation riche en fibres et pauvre en viande rouge devrait diminuer le risque de diverticulite.

Les facteurs de risque

Ce sont les mêmes que ceux qui provoquent l’apparition des diverticules.

• le risque est accru si les selles sont habituellement dures et sèches
• le risque est plus élevé chez les personnes âgées
• fumer
• une consommation excessive d’alcool (plus de 30 g par jour, soit plus de 3 verres)
• le surpoids, un tour de taille élevé (plus de 88 cm pour les femmes, plus de 102 cm pour les hommes).
• le manque d’exercice
• les anti-inflammatoires
• une immunité affaiblie

Diverticules et diverticulite : les traitements

En général, il n’est pas necessaire de traiter les diverticules ou une diverticulite sans complications. La diverticulite disparaît dans la plupart des cas d’elle-même après quelques semaines.

Un suivi médical est toutefois conseillé les premiers jours pour éviter les complications.

Au moindre signal d’alarme, contactez votre médecin :

• si les symptômes s’aggravent
• si vous vomissez
• en cas de forte fièvre (plus de 39 °C) : surveillez votre température tous les jours
• en cas d’hémorragie rectale

Dans les cas les plus graves, une hospitalisation est nécessaire.

L'alimentation

• Chez la plupart des personnes atteintes d’une diverticulite ordinaire, une alimentation variée et équilibrée est importante.
• Souvent, une alimentation riche en fibres est conseillée, mais il n’y a aucune preuve qu’elle accélère la guérison.
• Pour les inflammations sévères ou les personnes qui ont des difficultés à manger, un régime liquide de quelques jours est parfois recommandé, afin de permettre à l’intestin de se reposer et à l’inflammation de guérir.
• Les probiotiques (lactobacillus et bifidobactéries) ont probablement un effet bénéfique.
• Buvez beaucoup : au moins 1,5 à 2 litres d'eau par jour.

Les médicaments

Les antidouleurs. Contre les douleurs abdominales, vous pouvez prendre du paracétamol. Évitez l’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ains) comme l’ibuprofène ou le diclofénac, qui peuvent irriter la paroi intestinale.

Les laxatifs. En cas de constipation, vous pouvez prendre un laxatif. Dans ce cas, buvez beaucoup. Attention, rien ne prouve que les laxatifs accélèrent ou favorisent la guérison et ils pourraient même aggraver la situation. Consultez votre médecin si vous envisagez d’en prendre.

Les antibiotiques. En cas de diverticulite sans complications, les antibiotiques sont rarement, voire jamais nécessaires.

Ils peuvent être prescrits :

- en cas d’inflammation sévère avec une forte fièvre ou (menace de) complications (abcès, perforation, péritonite…)
- aux personnes dont le système immunitaire est affaibli
- aux personnes qui prennent depuis longtemps des anti-inflammatoires non stéroïdiens (par exemple celles qui souffrent d’arthrite rhumatoïde)

La ponction

Les plus gros abcès sont le plus souvent drainés. Sous anesthésie locale, un petit tube est introduit à travers la paroi abdominale.

La laparoscopie

En cas de diverticulite sévère avec complications (abcès crevé, perforation intestinale…), un lavage abdominal peut être recommandé (en combinaison avec un traitement antibiotique). Cela se fait par laparoscopie.

La chirurgie

En cas de graves complications comme une (probable) perforation, une péritonite ou une fistule, une opération d’urgence peut s’avérer nécessaire. Une partie de l’intestin est retirée.

La chirurgie peut la plupart du temps être réalisée par laparoscopie, mais il faut parfois ouvrir l’abdomen. Les deux types d’opération présentent des risques.

L'hémorragie

En cas d'hémorragie, il est évident essentiel d’arrêter le saignement le plus vite possible.

Le médecin peut tenter d’arrêter le saignement par colonoscopie, mais c’est souvent difficile parce que la visibilité est fortement limitée par les matières fécales.

Il existe plusieurs techniques comme :

• l’application de clips
• la sclérothérapie
• la cautérisation

Si le saignement ne cesse pas, on peut procéder à une angiographie. Si rien de cela ne réussit, une intervention chirurgicale s’impose : la partie problématique de l’intestin est enlevée.

Que peut-on faire soi-même ?

Les diverticules ne disparaissent pas, à moins de procéder à l'ablation d’une partie du côlon.

Une intervention chirurgicale destinée à prévenir la diverticulite peut être conseillée, mais elle ne mettra pas forcément définitivement fin au problème.

Des bonnes habitudes de vie diminuent le risque de constipation et donc aussi d’inflammation des diverticules. N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou à un diététicien.

Manger des fibres. Les fibres alimentaires sont essentielles pour une bonne digestion. Elles stimulent les mouvements de l’intestin et permettent d’avoir des selles douces. Les légumes, les légumineuses et les fruits sont importants. Les céréales ont moins d’effet. Il n’y a cependant aucune recherche qui prouve qu’une telle alimentation empêche la diverticulite.

Boire suffisamment. Bien s'hydrater et modérer sa consommation de boissons sucrées, de café et d’alcool.

Pratiquer une activité physique. En faisant au moins 30 minutes d’exercice par jour, vous stimulez votre intestin et contribuez à prévenir la constipation.

Perdre du poids. Si vous êtes en surpoids (IMC > 25), essayez de maigrir.

Arrêter de fumer.

Aux toilettes. Lorsque vous sentez le besoin d'aller à la selle, n'attendez pas : vous retenir peut causer un durcissement de vos selles. Si vos selles sont douces et passent quotidiennement sans effort, il n’est pas forcément nécessaire d’y aller quotidiennement. Certaines personnes y vont tous les deux ou trois jours, d’autres deux à trois fois par jour. Le fonctionnement naturel de l’intestin est compromis par l’usage de laxatifs forts et par les lavements réguliers.



Dernière mise à jour: juin 2017

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