Plaisir de la musique : comme le sexe et la drogue

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news Les mécanismes cérébraux à l’origine du plaisir sexuel ou des effets de la drogue jouent aussi un rôle déterminant dans celui que l’on ressent en écoutant de la musique.

Lors de recherches antérieures réalisées par cette équipe québécoise (université McGill), la neuro-imagerie avait permis de cartographier les zones du cerveau activées par le plaisir musical. Ici, les spécialistes ont voulu déterminer le rôle des opioïdes cérébraux dans ce phénomène. Rappelons que notre organisme produit ce qu’on appelle des opioïdes endogènes (comme l’endorphine) qui se fixent sur les récepteurs opiacés, en particulier ceux situés dans le cerveau.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont recruté des volontaires et ont bloqué de manière sélective et temporaire les opioïdes cérébraux, en utilisant un médicament habituellement prescrit dans le cadre de la prise en charge de la toxicomanie. Ils ont ensuite évalué les réponses des participants lors de l’écoute de morceaux de musique, et ils ont constaté que même les chansons préférées ne déclenchaient plus aucun plaisir, ou en tout cas que celui-ci était considérablement altéré. « Les témoignages des participants, leurs impressions, étaient fascinants », explique le coordinateur de l’étude. « L’un d’entre eux nous a dit : Je sais qu’il s’agit de ma chanson favorite, mais je ne ressens pas la même chose que d’habitude en l’écoutant. Un autre a expliqué : C’est une belle chanson, mais elle ne vient pas me chercher. Les résultats ont donc confirmé notre hypothèse de départ ».

Depuis des décennies, les neuroscientifiques cherchent à comprendre les fondements neurochimiques du plaisir, mais ce n’est que tout récemment qu’ils ont conçu les outils et les méthodes nécessaires pour réaliser des études chez l’humain. Les sources de plaisir - relations sexuelles, alcool, jeu… - peuvent parfois mener à des comportements addictifs, et il est important d’en approfondir les mécanismes pour mieux prévenir et traiter ces troubles. Concernant spécifiquement cette étude, « le caractère universel de la musique et le profond pouvoir qu’elle exerce sur les émotions suggèrent une origine évolutionnaire, et nos travaux étoffent le corpus de données probantes démontrant les fondements biologiques évolutionnaires de la musique ».

Voir aussi l'article : Stress et hypertension : les effets apaisants de la « thérapie Mozart »

Source: Scientific Reports (www.nature.com/srep)

Dernière mise à jour: mars 2017
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