Dépression et diabète : pourquoi le risque explose

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news La dépression est considérée comme un important facteur de risque de diabète, mais l’association n’est pas systématique : qu’est-ce qui fait la différence ?

Ce lien entre dépression et diabète est connu, et il est constaté dans les deux sens. Une équipe canadienne, réunissant plusieurs universités, vient à son tour d’explorer le sujet, en suivant pendant un peu plus de quatre ans quelque 2.500 personnes âgées de 40 à 69 ans. Les chercheurs se sont intéressés en particulier à la présence d’un syndrome métabolique, c’est-à-dire l’accumulation – au moins trois - d’une série de problèmes de santé : excès de cholestérol, hypertension, surpoids, hyperglycémie, taux d’insuline trop élevé…

Le syndrome métabolique expose aux troubles cardiovasculaires, à l’accident vasculaire cérébral (AVC), ainsi qu’au diabète. Les personnes suivies ici composaient quatre groupes :

• dépression seule
• syndrome métabolique seul
• dépression + syndrome métabolique
• ni dépression, ni syndrome métabolique

Première observation : le risque de diabète ne paraît pas significativement plus élevé en cas de dépression seule, mais ceci va à l’encontre de ce que d’autres études avaient relevé. Deux : le syndrome métabolique seul multiplie par quatre le risque de développer un diabète. Trois : le risque de diabète est multiplié par plus de six en cas de présence conjointe d’une dépression et d’un syndrome métabolique.

Les spécialistes expliquent que la dépression peut aggraver les facteurs de risque métabolique, qui peuvent à leur tour compliquer la dépression, et ainsi enfermer les patients dans un cercle vicieux. La dépression constitue un écueil majeur pour le respect des recommandations et des traitements visant à lutter contre le syndrome métabolique (médicaments, activité physique, alcool, tabac, alimentation…). Au-delà des considérations comportementales, certaines formes de dépression peuvent renforcer une hypertension ou une anomalie du métabolisme du glucose.

En fait, « pour briser le cercle vicieux et améliorer véritablement l’état de ces patients, il est essentiel d’identifier les plus à risque et d’adopter à leur égard une démarche thérapeutique globale », soulignent les auteurs. « Si on ne traite que la dépression, et qu’on n’agit ni sur le mode de vie, ni sur les facteurs de risque métabolique, le patient risque de voir son état de santé se dégrader », à la fois en termes de sévérité de la dépression et d’exposition au diabète.

Source: Molecular Psychiatry (www.nature.com/mp/index.htm)

Dernière mise à jour: juillet 2016

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