Soleil : les risques pour la peau

dossier Chacun d'entre nous est doté à sa naissance de ce que les spécialistes appellent un "capital soleil". Celui-ci diminue au cours de l'existence et des expositions aux rayons UV. Ce capital grignoté, la peau n’est plus protégée correctement des effets nocifs des ultraviolets. Il est donc nécessaire de conserver le plus longtemps possible ce capital santé intact en protégeant la peau des effets délétères du soleil, et ce dès la plus tendre enfance !

Quelles sont les réactions cutanées suite à une exposition solaire ?

Les phénomènes précoces

Il y a le célèbre "hâle du soir". Ce dernier est fortement apprécié par les vacanciers en début de séjour. Il est à attribuer aux UVA et est souvent sublimé par l'application de "poudre soleil" ou d'un après-soleil irisé.

Les phénomènes retardés

L’érythème actinique ou solaire. Autrement dit, le coup de soleil.

Il est imputable aux UVB. La gravité de cet érythème varie selon l’intensité et la durée de l’irradiation, la carnation et le phototype de chaque individu (cfr notre article consacré aux phototypes).

La photo-addition, c'est-à-dire le fait que le soleil qui brille en fin d’après-midi est pauvre en UVB mais riche en UVA, peut accentuer le coup de soleil attrapé par exemple à midi. Le coup de soleil est un signal d’alarme, qui doit inviter à dire "stop aux rayons du soleil !", à arrêter l'exposition aux rayons UV.

Nous sommes inégaux face à ce que les anglophones appellent le sunburn. Pour chaque type de peau, une quantité d’UV différente peut être reçue sans entraîner de brûlure. Au-delà de cette quantité limite, le système de défense est débordé, les vaisseaux sanguins dilatés et le duo "rougeurs + douleurs" s’installe.

Lors d'un érythème solaire, la peau enregistre une destruction de millions de cellules, qui vont être éliminées au fur et à mesure. C'est la peau qui pèle...

• Les brûlures solaires peuvent être du 1er degré. C'est le plus souvent le cas. L’application régulière de produits after-sun permet à ce stade-là d'hydrater la peau mais également de la calmer, de la rafraîchir et de la régénérer.

• Les érythèmes solaires peuvent occasionner des brûlures au second degré avec présence de pustules et risque d’infection. Compresses stériles et tulle gras seront nécessaires pour aider la peau à se régénérer, et surtout pour calmer la douleur.

Les érythèmes sévères ou la répétition de coups de soleil plus légers augmentent fortement le risque de développer un cancer de la peau.

Les effets du soleil à long terme

Le vieillissement accéléré ou photo-induit

C’est ce qu’on appelle la sénescence actinique. Elle est essentiellement imputable aux UVA qui pénètrent profondément dans le derme. Mais les infrarouges et les UVB ne sont pas en reste. Les phototypes clairs et les peaux fines sont plus exposées à ce phénomène. Si les doses d’UV reçues restent en deçà d’un certain seuil, la production de radicaux libres demeure contrôlée par l’organisme. Au-delà du seuil toléré, ces derniers vont augmenter et agresser l’ADN des cellules cutanées, mais aussi les lipides et les structures extracellulaires comme le collagène et l’élastine. Conséquences ? La peau va perdre de sa souplesse, de sa tonicité, s’assécher et des rides vont progressivement apparaître et se creuser.

L’élastose solaire va gagner du terrain avec des manifestations cutanées inesthétiques supplémentaires comme un teint jaunâtre, une peau plissée (ou quadrillée) et l’apparition de taches de sénescence, un lentigo solaire, de purpura. On pourra même observer une atrophie de l’épiderme ou encore une sérieuse déshydratation.

Le vieillissement cutané dû aux UV n'est pas uniquement préjudiciable au niveau esthétique. En effet, il peut aussi favoriser une irritation cutanée, des réactions médicamenteuses ou encore ralentir la cicatrisation.

Le vieillissement cutané prématuré est le premier effet chronique de l’exposition exagérée au soleil. Il ne se manifeste que dix à vingt ans après les abus de bains de soleil.

Les lésions des yeux

Les effets nocifs des UV se manifestent également dans la sphère oculaire. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) estime que la cataracte, première cause de cécité à l'échelle mondiale, serait liée dans près de 20% des cas aux expositions solaires. Comme pour la peau, les effets sont dose-dépendants et cumulatifs dès le plus jeune âge. Ils se traduisent aussi par les ptérygions (voile blanc sur la cornée) et les inflammations oculaires telles que les photo-kératites et les photo-conjonctivites.

La photocarcinogénèse

L’apparition de cancers cutanés suite à l’exposition aux UV est la conséquence néfaste majeure de l'exposition non protégée au soleil. La photo-carcinogénèse est essentiellement due aux UVB, mais le rôle négatif et additif des infrarouges et des UVA est réel. Ces risques de cancer concernent souvent des personnes qui cumulent des facteurs de risque comme l'hérédité, des expositions multipliées et non-protégées aux rayons UV, un travail au grand air, des activités sportives intenses en plein air, un phototype clair, ainsi que des séjours ou une vie au grand air sous des latitudes particulièrement ensoleillées…

Les épithéliomas apparaissent sur la face, les oreilles, la nuque, le décolleté et le dos des mains. Il s’agit le plus fréquemment d’épithéliomas basocellulaires d’évolution lente à malignité locale sans risque de métastases, mais qui doivent être traités par exérèse. Il s’agit du cancer cutané le plus commun (90% des cas). Il survient généralement après 60 ans sous la forme de lésions fermes, évoquant une petite perle nacrée en relief, et parcourues de petits vaisseaux sanguins.

L’épithélioma spinocellulaire se développe habituellement sur une tache verruqueuse préalable. Il se présente comme de petits bourgeons rouges, en relief, par exemple sur une cicatrice ou une lésion préexistante. Son évolution est plus rapide. Présence possible de métastases et issue fatale. Une exérèse rapide est la clé d’une guérison, avec des traitements parfois très lourds (radiothérapie).

Les kératoses actiniques sont des lésions planes, rouges ou rosées, rugueuses au toucher et généralement situées sur le front ou les oreilles. Souvent le signe avant-coureur d’un cancer cutané débutant.

Le mélanome malin est le cancer cutané le plus agressif. Cette lésion débute dans les cellules pigmentées de l’épiderme. Il touche plus fréquemment les femmes que les hommes. Localisations préférentielles : jambes chez les femmes et torse chez les hommes.

Mélanome malin : l'état de la situation

Le mélanome malin représente 1,2% de tous les cancers avec 70.000 nouveaux cas par an dans le monde. Soit 7% des cas de cancer chez l’homme et 8,5% chez la femme.

En Belgique, près de 700 à 800 nouveaux cas de mélanome sont rapportés annuellement au Registre National du Cancer, mais la situation est probablement sous-estimée car cette banque de données ne tient pas compte des cas qui n’ont pas nécessité d’hospitalisation. Ce qui n'est pas négligeable puisque de nombreuses exérèses ont lieu au cabinet d'un dermatologue.

Parmi les facteurs de risque de mélanome malin, on citera :

• Des surexpositions intensives au soleil durant l’enfance, et surtout avant l’âge de 15 ans.

• Les phototypes les plus fragiles et donc les peaux les plus sensibles aux UV.

• Le nombre élevé de naevi (entre 25 et 50 taches pigmentaires).

• La modification ou l'apparition d’une tache pigmentaire.

• Un antécédent familial de mélanome.

• La présence d’un naevus atypique défini, en particulier, par les critères ABCDE (Asymétrie, Bords, Couleur, Diamètre, Evolution),

• Des facteurs environnementaux, et singulièrement l'utilisation fréquente de bancs solaires et les coups de soleil à répétition.

Faites contrôler (au moins) une fois par an vos taches pigmentaires et vos grains de beauté par un dermatologue.

Dernière mise à jour: janvier 2024

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