Morsure de tique : quelles maladies risquez-vous d'attraper ?

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news La morsure de tique est associée au risque de contracter la maladie de Lyme. Mais ce n'est pas la seule infection qui peut être transmise par cet acarien. De quels autres microbes pathogènes la tique peut-elle être le vecteur ?

La tique est à peine plus grosse qu’une tête d’épingle. Lorsqu’elle suce du sang, son abdomen gonfle. Sa morsure est indolore et la plaie commence à démanger au bout de quelques heures, pour disparaître après quelques jours sans conséquences... sauf en cas de transmission d'une bactérie ou d'un virus.

La maladie de Lyme


Borrelia burgdorferi est la bactérie pathogène la plus fréquemment transmise par les tiques en Belgique.

La maladie de Lyme peut provoquer une éruption rouge, des symptômes semblables à ceux de la grippe et, à un stade ultérieur, des atteintes du système nerveux et des articulations.

Le risque de l’attraper par morsure de tique est cependant faible : on estime qu’en Belgique, maximum 1 à 3% des personnes mordues par une tique contractent la maladie de Lyme. On recense chaque année dans notre pays presque 10.000 personnes qui consultent un médecin après une morsure de tique et l'apparition d’une éruption cutanée, l’érythème migrant (EM).

• Entre 10 et 37% (selon les régions) des tiques seraient infectées par la bactérie Borrelia. Elles sont plus nombreuses en Ardenne, dans les provinces d’Anvers, du Limbourg et du Brabant flamand.

• Même quand une tique est infectée, il n’est pas certain qu’elle transmette la bactérie. Pour cela, elle doit rester 12 à 24 h sur la peau. Il est donc très important de la retirer correctement le plus rapidement possible.

La maladie de Lyme peut être bien traitée avec des antibiotiques. Si dans les premiers jours ou les premières semaines après la morsure vous constatez une coloration ou une tache rouge autour de la morsure ou sur une autre zone de votre corps, il vaut mieux consulter votre médecin et entamer un traitement. Plus le traitement est démarré rapidement, plus les chances de guérison sont élevées.

Il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin contre la maladie de Lyme.

L'anaplasmose


Les tiques peuvent être infectées par la bactérie Anaplasma phagocytophilum, qui peut causer l’anaplasmose. Aux Pays-Bas, il a récemment été montré que des tiques qui en sont infectées touchent 8% des patients qui consultent après une morsure. En Belgique, on compte 100 cas d’anaplasmose par an. Aux États-Unis et en Thaïlande, les tiques peuvent être infectées par une bactérie comparable, l’Ehrlichia chaffeensis. Si vous avez de la fièvre après un séjour dans un de ces pays, vous devez envisager cette infection.

Les symptômes apparaissent 5 à 15 jours après la morsure et ressemblent à ceux de la grippe : fièvre élevée (39 °C ou plus), douleurs musculaires, maux de tête, parfois des douleurs articulaires. Contrairement à la maladie de Lyme, il n’y a généralement pas d’éruption.

Normalement, la guérison est spontanée après quelques jours. Les complications graves (telles qu’une infection du système nerveux central, une perturbation de la coagulation, des atteintes du foie ou des reins) sont très rares dans notre pays. Les personnes âgées et celles dont l’immunité est affaiblie semblent courir un plus grand risque de complications.

Tout comme la maladie de Lyme, l’anaplasmose peut être bien traitée avec une cure d’antibiotiques (10 jours).

La tularémie


La tularémie est une maladie infectieuse bactérienne qui touche principalement les lièvres (d'où son nom de « fièvre du lièvre »). Les êtres humains peuvent être infectés en manipulant ces animaux (chasseurs, bouchers…), mais aussi par morsure de tique.

Entre 2012 et 2015, cinq cas de tularémie ont été recensés en Belgique, tous dans la province de Namur. Deux d’entre eux avaient été causés par des tiques, deux autres concernaient des chasseurs et dans le cinquième cas, il s’agissait d’une personne qui avait jardiné dans un lieu fréquenté par des sangliers.

La maladie peut se manifester de différentes manières chez l’homme. Habituellement, elle commence avec de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et des maux de gorge. Dans les 24 à 48 h apparaît une ampoule enflammée à l’endroit du départ de l’infection, généralement un doigt, un bras, un oeil ou le palais. D’autres symptômes peuvent survenir, comme de la conjonctivite, un gonflement des ganglions lymphatiques, des douleurs abdominales et de la diarrhée ou, pire, une pneumonie.

La tularémie peut être traitée avec des antibiotiques.

La babésiose


La babésiose est une infection transmise par les tiques et causée par un parasite, le Babesia. En Europe, il y a deux espèces connues de tiques qui la transmettent. Aux Pays-Bas, elle affecte 4% des personnes qui consultent après une morsure de tique.

La babésiose touche sporadiquement les animaux, en particulier d’élevage (principalement les bovins) et, depuis quelques années, les animaux domestiques qui ont accompagné leur maître en vacances dans des zones infectées.

En Europe, la babésiose touche très rarement l'être humain. Des cas sporadiques ont été notifiés notamment en France, en Irlande, en Écosse, en Suède, en Espagne, en ex-Yougoslavie, en Allemagne, en Suisse et en Russie. En Belgique et aux Pays-Bas, aucun cas n'a été rapporté jusqu’à present. Aux États-Unis, en Chine et au Japon, la maladie est plus fréquente.

Les personnes ayant subi une ablation de la rate, celles qui ont une immunité réduite et les personnes âgées courent un risque accru, avec un degré de gravité plus élevé.

L'encéphalite à tiques


En Europe centrale (Autriche, Suisse, sud de l’Allemagne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Pologne, ex-Yougoslavie, ex-URSS, Bulgarie, Roumanie, Allemagne…), les tiques peuvent également être infectées par un virus qui cause l’encéphalite à tiques, ou encéphalite à tiques d’Europe centrale. Il s’agit d’une inflammation des méninges et/ou du tissu cérébral.

En Europe, chaque année, environ 2000 à 3000 personnes en sont atteintes, surtout en Slovénie et dans les pays baltes. Aux Pays-Bas, l’an dernier, deux ou peut-être trois personnes ont été infectées. Jusqu’à présent, aucun cas n’a été signalé en Belgique, même si la bactérie est parfois détectée chez des sangliers, des cerfs et des chiens.

Un vaccin protège à 95% contre la maladie. Il est recommandé aux personnes qui partent en randonnée ou prévoient de camper dans des zones où sévit le virus, en particulier dans des zones boisées.

La fièvre boutonneuse (rickettsiose)


La fièvre boutonneuse est une maladie infectieuse provoquée par des bactéries du groupe des rickettsies. Elle se propage par les tiques et on la retrouve principalement dans les pays du pourtour méditerranéen, le Caucase, autour de la mer Noire et en Afrique australe.

Chaque année, dans notre pays, une vingtaine de cas de fièvre boutonneuse sont constatés, surtout chez des personnes qui ont voyagé en Afrique du Sud et au Maroc.

Chez nous, on trouve des traces de la maladie sur des tiques qui infestent des chiens et des chats, mais aucun cas de transmission à l’homme n'est connu.

Dans de nombreux cas, l’apparition des symptômes commence à l’endroit de la morsure de la tique, où se forme une petite croûte bordée de rouge. Les autres symptômes surviennent généralement après cinq à sept jours et comprennent de la fièvre et des grandes taches rouges. Fatigue, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires, gonflement des ganglions lymphatiques..., se manifestent régulièrement. Dans environ 10% des cas, les patients peuvent être sévèrement malades, avec notamment des symptômes neurologiques. Chez l'enfant, la maladie est souvent légère et ressemble un peu à la rougeole.

La fièvre boutonneuse est traitée avec des antibiotiques.



Dernière mise à jour: mai 2023

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